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Lettre d'Evelyne, spectatrice, le 10/10/2014

 

 

(…) Dialogue improvisé (...), au souffle des mots de Danièle Collobert.

 

Cri étouffé qui désarticule le corps, le nouant définitivement aux mots.

 

Dire qui échoue à l’advenue d’un sujet malgré les tentatives d’organisation du langage.

 

Celui-ci vrille, se dissèque, se rompt, se rapetisse au lieu de grandir et de s’étirer.

 

Les envolées poétiques ne permettent pas à la matière du texte de se détacher de la douleur physique et psychique. L’angoisse est palpable, toujours (...)

 

J’ai été très touchée par la matière sonore que vos instruments musicaux et vocaux produisent.

 

J’aurais aimé que vous improvisiez plus ensemble. Car vos « échappées belles » aériennes étaient somptueuses. A chaque fois que cela se produisait, nous, public, étions heureux, arrachés à l’adhésivité du texte et portés par cette légèreté.

 

Personnellement, j’ai beaucoup apprécié les montées dans les aigus. Je trouve qu’à cette hauteur votre alliance sonore est particulièrement généreuse.

 

Vos rythmes de coquillages habillaient également d’une palpitation vivante ce magma de mots mortifères et psychotisants (mais pour moi, la folie mortifère est toujours difficile à aborder après tant de temps passé en psychiatrie).

 

J’ai par conséquent d’autant plus apprécié votre interprétation conjuguée qui réussit là où l’auteur a échoué, c’est à dire par le souffle et le son à relier le corps et le sens, à sublimer ce désarroi inouï, et faire qu’un sujet (un authentique « je ») artistique naisse, troublant et vibrant. Un vivant sonore et signifiant, qui gagne sur la mort.

 

 

(...)

 

Votre travail en commun est fécond et riche. J’espère que vous rejouerez ce spectacle. (...)

 

J’espère vous réentendre car c’est une réussite. Et pour moi de l’inédit cette musique improvisée. Ta voix s’y prête si bien.


 

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